yu gonplei ste odon

Il fallait bien admettre que depuis le Mount Weather, les natifs faisaient de nouveau totalement confiance en leur Heda. Eux qui s'étaient imaginés qu'elle devenait faible face au Peuple du Ciel, et surtout face à une petite blonde, ils s'étaient finalement bien trompés. En agissant tel un vrai Commandant, la brunette à la tête des natifs avait encore une fois prouvé qu'elle excellait dans ce qui était son métier. Depuis ce jour, aucun des membres de son peuple n'osaient douter d'elle. Tous sauf le clan des glaces. Les natifs avaient effectivement tous appris à peu près en même temps que celle qui était à la tête des Cents, était désormais le Commandant de la mort. Tout cela amenait donc de nouveaux conflits entre la Reine Nia, et sa Heda. Ces derniers étaient pourtant contrôlés par la sagesse et le calme du commandant, mais cela se compliquait, malheureusement.

Hier soir avait eu lieu un sorte de regroupement en haut de la tour de Polis, réunissant alors les portes-paroles des douze clans. Épuisée de devoir tenir tête à un simple porte-parole, la brune s'était simplement chargée de son cas, avant de partir sombrer dans un sommeil léger. En tant que Heda, des menaces de la part de Nia régnait continuellement sur sa tête, alors elle se devait de rester assez éveillée pour ne pas se faire tuer dans son sommeil.

Après une nuit compliquée, la jeune femme s'était levée, filant tremper son corps dans cette eau bouillante qui régnait dans les bassins de son étage. Ceux-ci donnait sur une vue improbable ; celle de Polis. Lexa ne pouvait donc pas s'empêcher de l'admirer, un léger rictus dessiné sur le coin de ses lèvres. Malgré la hauteur de la Tour, l'habituel silence qui occupait la ville à l'aube n'était plus. Effectivement, des cris de colères réellement lointain raisonnèrent dans les oreilles de la commandante, qui décidait de sortir de son bain, pour se vêtir de sa tenue. Prenant quelques minutes supplémentaires pour entourer ses yeux de ce maquillage de guerre. Ces cris auraient pu paraître inquiétant, s'ils n'avaient pas été si peu. Certainement un petit groupe qui méritait une correction ! Mais Heda fut surprise de découvrir qu'en sortant de sa chambre, Titus ne lui tombait pas dessus comme chaque matin.

- « Mh », avait-elle simplement laissé échapper, sortant au bout de quelques minutes de l'unique tour de la ville. La jeune femme s'était laissée guider par la sonorité des cris, qui faisaient vibrer ses tympans à chaque pas de plus dans leur direction. « Tuez-le ! ». Ces deux mots avaient poussé Lexa a accéléré le pas, tombant alors nez à nez avec un combat des plus indignes. La brune posait donc sa main sur son fourreau, dans lequel était rangé son simple couteau ;

Jamais elle ne s'était imaginée voir cela. Aucune émotion, ni aucune colère ne se lisait sur son visage, ou à travers ce regard émeraude. La guerrière se dirigeait droit sur ce groupe, visiblement contrôler par Titus, à son plus grand étonnement. Ces hommes agissaient comme des lâches. Avaient-ils réellement besoin d'être un aussi grand nombre pour vaincre un seul homme ? Lexa donnait un léger coup de pied dans l'épée qui manquait donc de transpercer le cœur de ce guerrier, puis le fixait quelques secondes. Il venait de s'évanouir devant elle, ce qui la laissait folle de rage. Pour autant, elle restait dos à ses soldats, levant simplement la main en l'air pour leur réclamer de cesser leurs gestes. Titus s'approchait visiblement de la brune, prêt à s'expliquer. Mais quand il posait sa main sur son épaule, la commandante se retournait d'un coup, en fronçant les sourcils. Quand Lexa restait silencieuse, s'était très mauvais signe, et ça, il le savait.

- « Laissez-moi finir le travail, Heda. »

La commandante posait son regard sur ces hommes qui avaient tous le visage caché, mais ses yeux finissaient par se poser sur l'un d'eux, celui qui venait de s'exprimer. C'était lui qui avait failli tuer un homme visiblement innocent et dans une position de faiblesse. De manière plutôt lente, Lexa se rapprochait de lui, tandis que aucun des autres hommes ne bronchaient. Elle offrait d'abord un sourire à cet homme face à elle, lui faisant croire qu'elle n'était pas fâchée, et qu'il pouvait faire ce que bon lui semblait. Mais ce qu'il se passait ensuite n'avait pas absolument été prévu. Alors que le guerrier se rapprochait de l'homme évanouit par terre, Lexa se plaçait devant lui, et sans attendre une seconde de plus, lui tranchait la gorge. Le guerrier, qui ne l'avait visiblement pas venu venir se mettait donc à tituber, puis s'écrouler, sous les yeux médusés des autres guerriers, et le regard presque satisfait de Lexa. C'était le bon moment pour murmurer: « Yu gonplei ste odon », ce qu'elle fit sans hésiter. L'un d'eux s'apprêtait à se jeter sur son ami qui se vidait de son sang, mais en fut empêcher par la voix de sa Commandante. Du sang avait giclé sur son visage, tandis qu'elle posait finalement son regard sur les autres hommes, restant alors froide et ne laissant paraître aucune émotion. Après tout, cet homme l'avait mérité, puisque non seulement il n'avait pas respecté leurs traditions, mais il avait cherché à tenir tête à son commandant. Et agir de la sorte face à une Lexa déjà énervée, était tout sauf une bonne idée.

- « Daun ste pleni ! », leur ordonnait-elle.

Leur demander d'arrêter, surtout à Titus, était visiblement un moyen de les pousser à s'incliner quelques secondes devant elle. Le chauve ne disait donc rien, puisqu'il était le seul à connaître Lexa mieux que quiconque, ce qui lui permettait donc de comprendre que leur Heda n'était pas de bonne humeur.

- « Conduisez-le immédiatement dans la tour, vers mon propre soigneur, et préparer le cadavre, on le fera brûler dans une heure. »
- « Tout ce que vous voudrez ».

Les deux guerriers qui avaient failli tuer cet homme, réagissaient rapidement, effectuant l'ordre demandé, tandis que Lexa fixait Titus d'un regard glacial. Préférant ne pas se donner en public, puisque certains habitants de Polis avaient sorti leurs têtes par la fenêtre pour voir ce qu'il se passait, la jeune femme se contentait donc de hausser l'un de ses sourcils. Ce geste était certainement tout ce qui pouvait paraître d'effrayant. Mais il avait lieu d'être. Toute personne devait être jugée d'être condamnée par Heda, offrant l'opportunité à chacun des guerriers de lui faire une entaille sur le corps, avant de recevoir le coup final par le commandant. Titus n'avait pas respecté cette tradition, ce qui surprenait réellement Lexa. Quand ils furent enfin en tête à tête, la jeune femme serraient simplement les poings, serrant les dents, et s'exprimait en manquant de peu de hurler.

- « Toi qui est si traditionnel, Fleimkepa. Ne te permet plus de prendre de telles décisions à ma place, ou de juger qu'un tel doit mourir, et qu'un autre non ! ».

De simples mots qui s'étaient échappés des lèvres de la jeune femme, avant de tourner le dos au vieil homme pour partir rejoindre le blessé dans la tour. Titus et les autres guerriers lui avaient manqué de respect, ce que Heda comptait bien leur faire regretter une fois qu'elle serait certaine de la sécurité du blessé. Alors, arrivée dans la tour, elle était partie rapidement rejoindre cet homme dont elle savait le nom. Effectivement, en tant que Heda, elle se devait de connaître la plus part des noms des guerriers natifs, et se trompait rarement.

Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans la pièce, le soigneur lui tombait dessus, lui proposant d'attendre que ses blessures soient totalement soignées. Mais elle n'avait pas le temps d'attendre, ayant bien d'autre chose à régler. La brune entrait donc dans la chambre, prête à entendre les explications au sujet de cet potentielle bagarre. Pour le moment, elle préférait agir calmement, étant bien plus dans la réflexion que dans les gestes. Mais une chose était sûre : ces guerriers payeraient de tels agissements. Ils n'avaient pas d'ordre à recevoir de Titus, pas tant qu'ils n'étaient pas approuvés par elle.

- « Aksha, êtes-vous réveillé ? »

PAR BROADSWORD.

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Contrairement à ce que beaucoup pouvaient être amenés à croire, Lexa faisait partie de ces commandants qui prenaient le temps pour voir ses guerriers, mais aussi pour écouter les réclamations de son peuple. Que ce soit en temps de guerre, en simple conflit, ou quand les choses étaient plutôt platoniques, Lexa s'offrait du temps pour écouter et veiller sur son peuple. Elle était en quelque sorte la justice, et même si elle avait ôté la vie à l'un de ses guerriers aujourd'hui, en tant que commandante elle se devait d'agir fermement et justement. C'était surtout pour cette raison qu'elle était venue retrouver le blessé. Certes, au fond d'elle, la brunette désirait s'assurer de son état, mais elle voulait aussi comprendre de tels agissements. Rares ont été les fois où Titus agissaient secrètement, et où il désirait voir quelqu'un mort. Cet homme était certainement l'un de ceux qui avait élevé Heda, lui avait appris ce qui était juste ou non. C'était pour cette raison que cette  histoire tenait encore plus à cœur à la jeune femme. Pourtant, elle n'en montrait rien, et faisait mine d'être ici pour avoir le point de vue de cet homme, et juger comme il se doit les soldats qui l'avaient blessé. Pour Titus en revanche, elle comptait agir d'une manière bien moins brutale.

À peine s'était-elle rapprochée de cet homme qu'il tombait devant elle, lui faisant simplement hausser un sourcil. Au moins, elle avait sa réponse ; Aksha était visiblement réveillé. Ce dernier s'aidait même du bras de sa commandante afin de s'agenouiller. Mais que faisait-il ? La jeune femme ne pouvait pas se retenir de hausser de nouveau un sourcil, et alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole, elle fut surprise de se faire devancer. « J'ai besoin… Je veux être dans votre garde, Heda. ». L'homme n'avait eu aucune honte de prononcer de simples mots, alors qu'il était dans un état déplorable, et qu'il n'avait même pas réussi à blesser un seul de ceux qui l'avaient attaqué. Prenant d'abord cela pour une blague, puisqu'elle entendait les deux gardes se mettre à rire, la brune lâchait un soupire lasse. Ce n'était vraiment pas le moment pour lui faire perdre encore plus son temps. Pourtant, au fond d'elle, Lexa avait un doute. Cet homme la suppliait, ce qui se voyait de part sa posture. Mais pas seulement. Le son de sa voix faisait donc penser à la brunette qu'il ne rigolait pas. Agissant plutôt brutalement, même si ce n'était en aucun cas voulu, Lexa libérait son bras, afin de poser sa main sur le haut de son fourreau.

- « Ak », avait-elle commencé à dire, en même temps que l'homme face à elle. Préférant le laisser parler, elle ne disait rien de plus, écoutant ces cinq derniers mots.
- « Je vous serais loyal, Lexa. »

La brune était légèrement prise au dépourvu, mais pourtant, gardait tout de même un visage inexpressif. Cet homme était réellement sincère, ce qui poussait sa commandante à le jauger du regard, analysant son corps, visiblement meurtri après les coups qu'il avait reçu. Le physique ne voulait rien dire dans leur peuple, et Lexa en était bien la preuve. À seulement l'âge de n'être encore qu'une adolescente faible, la brune avait déjà ôté des vies, et avait pris le pouvoir. La petite orpheline était devenue Heda, et aujourd'hui, alors qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'année, et qu'elle était bien moins musclée que la plus part des guerriers natifs, elle en restait pas moins l'une des meilleures combattantes. Elle aurait donc pu se dire que le fait que Aksha ne soit pas tellement musclé comparé à ceux de sa garde ne comptait pas tellement. Mais après l'avoir vu à l’œuvre, s'imaginer être protégée par cet homme ne lui donnait pas plus envie que cela. Surtout qu'un guerrier de la garde se devait de prendre sur lui, d'oublier la douleur, et de rester debout jusqu'à sa mort pour son commandant. C'était sûr, cet homme n'était pour le moment pas prêt pour se joindre aux côtés de Lexa. D'autant plus qu'il s'était permis de l'appeler par son prénom, ce qui était un privilège dont disposaient deux ou trois personnes, mais pas plus.

« Heda. », l'avait-elle repris, dans la seconde même où l'homme à genoux avait cessé de parler, avant de rajouter tout naturellement, et d'un ton autoritaire : « Trêve de plaisanterie. ». La brune posait ses mains sur les épaules du brun, puis l'aidait finalement à se relever, avant de lui offrir un léger sourire. D'un simple regard, elle lui faisait comprendre qu'il devait se rallonger. Après tout, le soigneur avait très clairement dit à Lexa que le blessé devait se reposer. « Titus se chargera de vous. C'est celui qui s'occupe de ma garde rapprochée. Allez le voir lui. Et s'il m'en dit des choses positives à votre sujet, nous serons surement amenés à nous recroiser. » , expliquait-elle lentement.

En tant que commandante, la jeune femme se doutait bien de la déception que serait sa réponse. Mais cet homme parlait très certainement sans réfléchir. S'il voulait rejoindre sa garde, il devra faire ses preuves, et certainement s'améliorer en combat. Enfin, c'était bien cette partie-là que ignorait la Heda des natifs. Aksha avait tenu des heures entières et il était toujours en vie. D'ailleurs, lui proposer d'en reparler avec Titus était plus un ordre qu'une obligation, malgré le fait que le chauve avait réclamé la mort de cet homme.

« Qu'avez-vous fait à ces guerriers pour qu'ils vous frappent de la sorte ? », demandait doucement Lexa, qui s'adossait au mur derrière elle, croisant ses bras sous sa poitrine. Elle n'accusait pas l'homme face à elle, voulant juste comprendre ce qui avait bien pu se passer, pour que Titus agisse de la sorte.

Son regard émeraude se dirigeait de partout dans la pièce. Rares étaient les fois où elle ramenait quelqu'un d'autre que elle ici, pour y recevoir des soins. Elle avait effectivement fait de cet homme un prioritaire, et il en avait visiblement profiter afin de lui faire part de sa requête. Finalement, il était plutôt futé ! Mais Lexa ne se perdait pas plus dans ses pensées, revenant finalement à la réalité. Non, cet homme ne pourrait jamais faire parti de sa garde rapprochée. Il n'avait pas été capable de blesser un seul homme de ceux qui l'avaient lâchement attaqué. Certainement était-il faible ? Peu importe, la brune finissait par se concentrer de nouveau, posant son regard sur le brun. « Ou que vous ont-ils fait ? ».

À sa question, la brune se redressait légèrement, gardant une taille plutôt droite, montrant alors sa supériorité. Elle espérait dans ce cas trouver la confiance du brun face à elle, et le pousser à se confier. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait fini par rajouter la possibilité que les guerriers soient en faute, et non pas Aksha. Lexa agissait de manière intelligible, restant fixée sur son objectif premier : elle devait en savoir plus, pour faire régner l'ordre et le respect. Surtout au sein de la Capital, à Polis.

« Vous avez tout intérêt à me dire la vérité. », avait-elle finalement rajouté en faisant signe au blessé de parler. Son temps avait été trop gâché pour que cela continue. À un tel point qu'elle n'avait toujours pas pu retrouver certains membres des onze autres clans, pour entendre leur topo matinal concernant la nation des glaces.

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Chez les Natifs, et principalement dans la garde rapprochée de Heda, les guerriers avaient toujours été obligés de faire des sacrifices. Plus de vie de famille, et n'avoir en tête que la survie de son commandant à la place de la sienne. En quelque sorte, ils sacrifiaient leur vie entière pour l'offrir à un bout de femme, mais pas n'importe laquelle. Dans la mesure où lors d'un combat Heda partait devant, et que un guerrier restait en mauvaise posture derrière, chaque combattant devait l'abandonner pour suivre leur commandant. Que ce soit un frère, un ami, ou une connaissance. Cet homme avait signé son acte de mort à partir du moment où il avait décidé de se joindre à Lexa, et de la protéger elle, rien que elle. Même si tout le monde savait qu'il était rare les fois où elle avait besoin d'aide. Alors, lorsque Aksha lui lâchait spontanément : « J'ai refusé d'abandonner un ami. », la brune aurait levé les yeux au ciel, si elle n'était pas aussi rebutée à vouloir cacher continuellement ses émotions. La brune le laissait finir, écoutant son histoire avec énormément d'attention. « Je sais que je n’ai pas récupéré des informations qui auraient pu être décisives et peut-être auraient terminé le combat avant même qu’il ne commence réellement mais… Mais si je l’avais abandonné, c’est comme si… Comme si je l’avais tué de mes propres mains… Non ? », expliquait-il à sa commandante. Il paraissait si sûr de lui, alors qu'il expliquait clairement à la jeune femme qu'il avait manqué de respect à Titus. Désormais, elle comprenait mieux l'attitude du chauve. Cet homme, ce Aksha, n'était décidément pas fait pour faire parti de sa garde. Certes, Lexa, lors des combats, détestait abandonner ses guerriers, mais elle le faisait. C'était cela, être un bon commandant. C'était d'ailleurs ce qu'elle avait décidé de faire, en secret, le jour où un missile avait rasé un village. Cette femme, qui n'était encore qu'une jeune adulte, prenait des décisions extrêmement mature, en mettant son cœur de côté. En tant que Heda, elle s'apprêtait à répondre plutôt froidement, peut-être même méchamment à cet homme, quand elle entendit des bruits devant la porte.

Après l'avoir ouverte, le tableau qui se tenait là sous ses yeux avait failli l'exaspérer. Décidément, même les membres de sa garde rapprochée n'étaient plus si douée qu'avant au combat. Ou peut-être était-ce elle qui s'était améliorée ? Sans attendre plus longtemps, la Commandante venait en aide à ses guerriers, sortant son sabre de son fourreau. Elle le faisait tourner entre ses doigts, avant d'administrer de puissants coups, qui faisait gicler le sang de partout. Son visage en était recouvert, puisque en même temps qu'elle venait de jeter son sabre qui transperçait sauvagement le cœur d'un ennemi, elle avait tranché la gorge d'un autre avec l'aide de son célèbre couteau. Les derniers cadavres s'écroulèrent au sol, tandis qu'elle constatait que les deux membres de sa garde était mort eux aussi. La jeune femme s'en était sortie toute seule, mais ne laissait pour autant paraître aucune fierté, ni aucune attitude narcissique. « Je les connais, ce sont les soldats de la reine Nia... », avait dit le blessé. Évidemment que c'était eux. Qui voulaient-ils que ça soit d'autre ?! Sa garde n'avait pas réussi à les contrer, c'était pitoyable, et la rendait tout simplement folle de rage. Nia ne s'en sortirait pas si facilement ! Alors qu'elle s'apprêtait à se tourner vers Aksha, pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas bête, la voix de son Fleimkepa faisait vibrer ses tympans. « Les enfants ont disparu ! La tour est infestée, je les veux tous morts. », criait-il sous les yeux étonnés de Lexa. Alors la rumeur était vraie. Comme si soudain elle recevait une gifle en pleine figure, la brune réalisait que les enfants étaient certes en danger. Mais l'un d'eux l'étaient bien plus que les autres. « Aden.. », souffla-t-elle en tenant fermement son sabre.

La brune commençait à s'élancer dans le couloir quand elle réalisa soudain que Aksha venait de lui offrir son aide. Ce n'était pas le moment d'agir bêtement, alors elle acquiesçait et lui faisait signe de la suivre. Son sabre tenue fermement dans une main, et son poignard dans l'autre, Lexa était prête. « Titus, envoie des guerriers dans toute la tour. Je veux qu'ils soient tous morts. Coupez autant de tête que vous le pourrez. », ordonnait la commandante tandis que le chauve hochait la tête et commençait à partir en courant. En tant que Heda, elle devait agir autrement, et surtout ne pas oublier son vrai objectif : les enfants. Elle fit signe de nouveau à Aksha pour qu'il la suive, et partait en courant, sans se soucier de savoir s'il la suivait ou non. Il lui avait proposé son aide ? Il devait assumé ! Et donc, se forcer à courir malgré la douleur. Sur leur chemin, ils croisaient des ennemis, qui tombaient à chaque fois nez à nez avec leur Heda, mais cette dernière sans débarrassait rapidement, tandis que quatre autres guerriers les avaient rejoins pour aider leur commandant. La jeune femme avait emprunté une sortie peu commune, puisqu'elle sautait par ce qui servait de fenêtre, retombant sur ses pieds.

« Ils ont dû partir en direction du Nord. Arrêtez-les, et tuez-les, avant qu'ils ne tuent les enfants ! Séparez-vous. Aksha, avec moi. », ordonnait-elle froidement. Par chance, les écuries se trouvaient dans leur direction, ainsi que le cheval de la commandante. C'était certainement l'un des plus rapides de tout Polis. La commandante n'avait même pas vérifié si le blessé avait osé sauter, bien trop pressée à l'idée de sauver les Nightbloods, et par dessus tout, Aden. Son sabre tournant dans ses mains, elle commençait à courir, comme si sa propre vie en dépendait. « Rentrez chez vous, et enfermez-vous ! », hurlait-elle à l'attention des habitants de la ville, qui pour certains n'étaient que de simples marchants. La commandante n'était pas encore essoufflée, malgré le fait qu'elle courait, tout en criant continuellement la même phrase. La sécurité des natifs étaient essentielles, et malgré le fait que les enfants obnubilaient son esprit, en tant que bon Heda, elle pensait aussi à ses citoyens. « Aksha, j'espère pour toi que si je me retourne dans la seconde, tu seras là, à me courir après ! », disait une dernière fois la brune, sur un ton plutôt énervée. En courant, ses longs cheveux majoritairement tressés volaient dans les airs, ainsi que sa cape qui se soulevait du sol et envoyait balader de la poussière dans l'air. La brune n'avait pas pour habitude d'être très bavarde, sauf dans le feu de l'action. Évidemment, elle devait guider ses guerriers, et leur expliquer quoi faire.

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Pour être vu comme un excellent guerrier de la Garde, il fallait certes avoir les compétences physiques nécessaires, mais aussi l'attitude. C'est-à-dire, une réflexion hors norme. Ce que présentait finalement le brun, sortant Lexa de diverses situations instables à plusieurs reprises. Il lui avait d'abord indiqué la présence d'un ennemi avec l'aide de ses doigts, avant de lui montrer où se situaient leurs ennemis à l'aide de visiblement un morceau de verre. Le sang giclait à tout va sur la tenue de la brune, qui profitait d'un millième de seconde de pause afin de s'essuyer le haut et le bas de son visage encore ensanglanté. Il fallait bien qu'elle l'admettre, le blessé l'avait vraiment aidé, et sans lui, elle aurait certainement risqué de se retrouver à terre, puis tuée. Seulement, tout ne se passait pas comme prévu puisque son aide venait de disparaître. Après l'avoir cherché quelques secondes, détaillant la foule du regard, Lexa se persuadait qu'elle n'avait pas de temps à perdre, d'autant plus qu'elle était certaine que s'il avait fait son travail plutôt que d'essayer de sauver son ami, la Reine n'aurait jamais appris leur infiltration et n'aurait donc jamais cherché à agir. Pour elle, Aksha était mort. La brune préférait donc continuer son chemin – surtout que la vie des Nightbloods était en danger ! -, courant toujours en direction des écuries. Elle avait au passage piqué l'épée d'un de ses ennemis, se retrouvant finalement avec deux armes lourdes dans les mains. Lexa savait manier l'épée bien mieux que quelconque ancien Heda, ce n'était pas pour rien qu'elle était vue comme l'une des plus puissantes Commandante à ce jour. Mais la brune excellait surtout dans la maîtrise de son sabre. Alors avec les deux armes en main, elle ne laissait aucun ennemi se dresser sur son chemin.

Les hennissements des chevaux lui faisaient vibrer les tympans à chaque pas qu'elle effectuait dans leur direction. Visiblement, ils sentaient que quelque chose se passaient. La guerrière entrait donc dans les écuries, cherchant de partout son cheval des yeux. Les animaux la fixaient tous avec de grands-yeux, s'agitant dans tous les sens, ce qui pourtant ne la déconcentrait absolument pas. Lorsque son regard se posait enfin sur le seul cheval blanc et noir, Lexa s'apprêtait à le sortir de là quand elle entendit des cris d'hommes foncer droit vers l'écurie. Ce n'était pas le moment pour partir en courant à cheval, pas lorsqu'elle avait l'opportunité de leur ôter la vie à tous. Serrant fermement ses deux armes blanches dans les mains, la brune sortait donc à l'extérieur, mais ce qu'elle vit là la coupait automatiquement dans ses désirs de tuer. Une vingtaine d'homme – si ce n'est plus ! -, se dressaient devant elle. Plus personne ne bougeait, pas même Lexa qui venait tout juste de relever ses armes devant son visage, signe qu'elle était prête à se défendre face à eux. Le regard émeraude de la guerrière examinait chacun de ses ennemis, apercevant parfois des sourires sadiques, d'autres fois des hommes presque plus jeune qu'elle – certainement avaient-ils bien moins de vingt ans -. Une grande majorité de ces hommes avait dû recevoir un lavage de cerveau, et ils étaient visiblement là pour lui ôter la vie. Alors voilà.. Nia n'avait pas attendu d'avoir Wanheda en sa possession avant d'agir – ou peut-être l'avait-elle déjà ? -, elle allait tuer tous les nightbloods, ainsi que le Heda, pour que son clan prenne le pouvoir. Mais n'étaient-ils pas tous du même peuple ? La brune trouvait cette situation désolante, la Reine lui faisant une fois de plus pitié. Ce n'était pas la première fois qu'elle tentait de lui faire perdre pied. Ce retour de six ans en arrière plongeait Lexa dans ses pensées les plus sombres, le visage décapité de son ancienne petite-amie défilant sous ses yeux. Sans le remarquer, ses doigts se resserraient autour de ses armes, et ses dents s'étaient mise à grincer. La Reine d'Azgeda devait le payer, et perdre ses meilleurs guerriers par la même occasion ! Mais Lexa n'était pas bête. Elle savait se battre, extrêmement bien même. Seulement, se battre face à autant de guerriers d'un niveau presque aussi bon que le sien ne lui promettait pas la survie. Pourtant elle devait retrouver Aden, ainsi que les autres Nightbloods. Surtout le premier, puisque contrairement qu'avec les autres, elle avait tissé quelque chose avec lui ! Elle l'appréciait plus que bien, alors que ça devrait être le contraire, puisque d'après elle, Heda ne devait s'attacher à personne pour ne pas avoir de faiblesse. Preuve qu'à l'instant précis Aden était l'une de ses faiblesses ; la brune était folle de rage. Mais elle pensait aussi à la survie de son peuple. Mais où était passez les autres gardes ? N'étaient-ils pas censés se retrouver tous ici ?!

« Vous passerez le bonjour à Nia. Quoique.. Attendez.. Ce n'est pas moi qui vais mourir aujourd'hui, mais bien vous. », s'amusait ouvertement Heda, faisant tourner ses deux armes entre ses doigts, tout en les gardant fermement tendues devant elle. Sans plus attendre, la brune se jetait finalement sur eux, faisant de nouveau éclater plusieurs veines – surtout les principales artères -, démembrant même certains hommes. Elle était partie sur la bonne voie, si seulement elle n'avait pas été obnubilée par ceux qui se dressait sous ses yeux. Surprise, la jeune femme revenait un coup de couteau dans la cuisse, d'un des hommes allongés par terre. La brune ne laissait paraître aucune douleur, écrasant ses dents entre-elles pour se retenir de hurler. Quelle idiote pouvait-elle faire ! Comment avait-elle pu être si distraite ?! Son désir de se débarrasser d'eux afin de retrouver Aden le plus vite possible l'avait finalement totalement aveuglé. Après s'être reçue un coup de poing dans le nez, ainsi qu'un coup de pied dans les hanches, la Commandante se retrouvait avec un genou à terre, alors que ses deux armes la protégeaient toujours. Et bien, si elle n'avait ni deux énormes hématomes, ni une cicatrice après cela, elle en serait étonnée ! Puisqu'ils ne l'avaient pas vraiment loupé, l'ayant même sonné pendant quelques secondes. Lexa ne s'était pas tout de suite rendue compte que la mort l'attendait au tournant. Elle avait beau être une guerrière excellente, à terre et entourée d'autant d'ennemi, elle se ferait tuer dans la seconde. La dizaine de guerrier restant l'entourait, tandis qu'elle entendait la célèbre phrase « yu gonplei ste odon, Heda » être prononcée pour elle. L'un des hommes leva son épée en l'air, prêt à tuer celle qui devait être sa chef. Mais visiblement, ils avaient oublié une chose : en combat, il fallait toujours regarder derrière soit ! Comment avait-ils pu croire que cela serait aussi facile de la tuer ? Un homme était arrivé de nul-part, et se débarrassait d'eux, sous les yeux stupéfaits de la brune. Elle n'avait elle-même pas cherché à abandonner le combat, même si elle avait été à deux doigts d'y laisser sa vie ! D'un geste puissant, elle arrachait le poignard qui était toujours planté dans sa cuisse, puis l'envoyait balader bien plus loin que cela. Lexa se relevait d'un coup afin d'administrer de violents coups de sabre – ayant préféré laisser son épée dans un coin -. Une fois le dernier « boum » habituel que faisait un cadavre qui s'écroulait au sol, la Commandante essuyait la lame de son sabre sur sa jambe avant de le ranger dans son fourreau, puis posait son regard sur le visage du guerrier qui était venu l'aider à se sortir de là.

« Aksha. », avait-elle exprimé avec surprise, puisqu'elle le pensait mort. Finalement, il était bien plus fort que ce qu'elle s'était imaginée. Même si après avoir tué l'homme qui s'apprêtait à couper la tête de la jeune adulte, cette dernière avait tué bien plus de monde que lui. En même temps, il lui avait simplement suffit d'être sur ses deux jambes pour reprendre vie en quelque sorte, et devenir plus violente que jamais. La brune hochait la tête en guise de remerciement – après tout il venait de lui éviter d'y laisser la vie ! -, puis tournait son regard vers les cadavres par terre, espérant en trouver un de toujours vivant. Par chance, l'un de leur ennemi respirait difficilement au loin ! « Vous n'avez rien ? », demandait finalement Heda à Aksha, alors qu'elle marchait en direction de leur ennemi, tout en essayant de boiter le moins possible. Elle perdait du sang - un peu trop, même -, pourtant elle s'en fichait pas mal. Au contraire, elle faisait comme si de rien n'était, comme si elle n'avait pas failli mourir aujourd'hui. La brune reprenait son sang-froid, pour faire face à leur dernier ennemi. « Il y a d'autres hommes, ils vont venir, et vous tuer, garce. Longue vie à la Reine ! », lui avait-il murmuré difficilement sous le regard amusé de la brune qui lui donnait un coup de pied dans le ventre. Après une discussion remplie de haine, la brune tenait finalement parole, plantant violemment son sabre dans l'oeil de l'ennemi, jusqu'à son cerveau pour lui ôter la vie. « yu gonplei ste odon. », murmurait-elle avant de se redresser vers Aksha. Grâce à son arrangement avec cet homme, elle savait où se trouvait les enfants, dans un cortège à la sortie de la ville, qui partait droit pour Azgeda, pourtant elle n'en fit pas part au guerrier, voulant être sûr qu'il soit en état pour la suivre. Sa commandante venait de développer une confiance envers cet homme qu'elle pensait mort, quelques minutes avant. La jeune Heda était sûre d'une chose : Nia avait envoyé énormément d'homme, et il devait bien rester moins d'un quart de ceux-ci en vie, au sein de la Capitale. En attendant la réponse de l'autre homme, concernant son état, la jeune femme arrachait le haut d'un des cadavres, afin de l'entourer autour de sa plaie qui ne s'était toujours pas arrêtée de saigner. La preuve qu'en tant que Commandant, mais aussi guerrier de la garde rapprochée, il ne fallait jamais abandonner, même lorsqu'on était blessé.

PAR BROADSWORD.

yu gonplei ste odon

Les combats étaient une chose habituelle chez les Grounders, tout autant pour Lexa. En tant que Commandante, cette dernière était habituée à tuer, et devoir combattre. Seulement, devoir se battre seule face à autant de monde, avec en tête seulement Aden – et les autres nightboods, évidemment -, avait poussé la brune à manquer d'inattention pendant un millième de seconde, se retrouvant blessée. Par chance – surtout grâce à Aksha -, Lexa s'en était sortie indemne, avec certes une plaie profonde dans la cuisse, et un nez commençant à la lancer suite au coup qu'elle avait reçu. Pour le moment, elle était en vie, et encore une fois, Nia avait lamentablement loupé son coup. Enfin pour affirmer cela, il fallait déjà qu'elle s'assure de la survie des enfants. C'était donc bien pour ça que Lexa attendait une réponse de la part de Aksha, afin d'être sûre qu'il puisse l'accompagner. « Je viens de boire l’eau utilisée pour nettoyer les chevaux, c’était dégeu… Mais sinon ça va et vous... », avait donc affirmé le jeune homme, poussant la brune à se diriger vers les écuries, faisant donc signe au natif de la suivre, sans pour autant prendre la peine de lui répondre. S'attendait-il à ce qu'elle lui réponde que non ? C'était impossible qu'elle se permette rien qu'un instant de penser qu'elle n'allait pas bien, et qu'elle n'était donc pas en état de continuer. Totalement inconcevable. Depuis quand un Heda se permettait-il d'être aussi lâche ? « Les enfants sont encore en vie ? », lui demandait-il alors qu'elle fronçait les sourcils. D'un simple signe de tête, elle lui faisait comprendre que pour le moment, ils l'étaient. Si elle n'avait pas été le Commander, Lexa se serait certainement permise de grimacer en sentant que le vêtement autour de sa cuisse commençait à s'humidifier, ce qui était visiblement dû au sang. La douleur ? Elle ne la ressentait même plus. Pourtant, elle boitait, de la manière la plus discrète possible, sans pour autant se plaindre. La colère la rongeait de l'intérieure, et ne serait dissipée qu'une fois que tout cela sera enfin terminé. En partant à la recherche des nightbloods, la brune n'abandonnait pas le combat qui régnait au sein de Polis. Non seulement elle se doutait bien devoir affronter de nouveau guerrier là-bas, mais en plus, elle savait que ici, Titus contrôlait ses meilleurs hommes. Par chance, elle lui faisait aveuglément confiance, sachant pertinemment qu'il ferait exactement ce qu'elle lui avait ordonné. Sans ressentir la moindre crainte pour son peuple, la brune s'approchait donc de ce cheval à la carrure bien plus imposante. Ce que peu de monde savait sur Heda, c'était bien son attachement envers une bête. Elle l'avait connu poulain, et avait fini par grandir avec lui, passant d'adolescente à jeune adulte confirmée et respectée. Il lui rappelait les longues balades qu'elles s'étaient permises de faire avec lui et.. Costia. Si elle avait eu le temps de se perdre plus dans ses pensées, un sourire bête aurait pris possession de ses lèvres, se remémorant la haine qu'avait développer l'animal pour sa défunte petite-amie. Mais ce n'était pas l'heure de perdre son temps, elle glissait donc sa main dans la crinière noire et blanche du cheval, s'apprêtant à monter sur celui-ci lorsqu'une voix atteignait ses oreilles. Aksha. Elle l'avait presque oublié ! « J… Je peux vous aider à monter à cheval ? », commençait-il tandis que Lexa se tournait face à lui, arquant l'un de ses sourcils. « Je sais que vous en êtes plus que capable de le faire toute seule mais vous êtes blessée. En plus je l'ai déjà fait avec ma fille, je pense… je pense que ça sera pareil ! ». La brune fronçait cette fois-ci les sourcils, se demandant réellement s'il venait bien de la comparer à une enfant – si évidemment sa fille en était une -. Sans broncher, elle le laissait faire, puisque seule, elle aurait certainement mis plus de temps vu l'état de sa jambe. Mais alors que ses deux jambes entouraient enfin la taille musclée de la bête, la voix d'Aksha raisonnait dans sa tête, sous la simple forme d'un « Et merde... », qui la faisait tourner son regard dans direction. Il était à terre… Lexa levait les yeux au ciel, ne se permettant tout de même pas de le juger, puisqu'il lui avait sauvé la vie. Mais soudain, la brune réalisait.. Il était père. Pourquoi vouloir rejoindre la garde la plus puissante des natifs alors qu'il avait une famille ? « J'avais oublié ce petit détail, en fait ! Après, ça fait longtemps aussi... ». Décidément il ne cessait d'étonner Heda, qui se demandait s'il commençait à parler tout seul, surtout qu'il riait. La brune s'agrippait fermement à la crinière de l'animal, n'ayant pas eu le temps de lui accrocher les cordes, le forçant à se décaler. Une simple caresse entre les oreilles de la bête arrivait à rassurer cette dernière, qui ne bronchait plus, attendant un ordre de la  cavalière sur son dos. D'ailleurs, celle-ci était à deux doigts de donner un ordre à l'homme à terre – qui finissait enfin par se relever -, quand il accourut vers un cheval pour le grimper à son tour et lui demander : « On va où ? ».

L'homme mort quelques minutes plus tôt avait aidé Lexa à savoir où se trouvait les enfants, ce qui lui donnait envie de filer sans plus attendre. « Ce n'est pas trop tôt, guerrier ! », disait-elle en serrant la mâchoire avant de donner léger coup de talon à son cheval, le lançant donc dans une course infernale en direction de la sortie de la ville. Non, elle n'attendait pas son 'sauveur', et ne comptait encore moins répondre à sa question. Après tout, il le verrait bien ! En entendant d'autres hennissements dans son dos, la brune se doutait bien que Aksha la suivait. Les frontières de la ville passées, la brune gardait un œil bien plus attentif sur l'environnement, puisque non seulement ils risquaient de se faire surprendre à tout moment par des guerriers, mais aussi par des animaux sauvages. Il ne fallut pas longtemps à ces deux-là pour atteindre la rivière, vers lesquelles raisonnaient des voix d'une sonorité grave, ce qui poussait Lexa a tiré légèrement sur la crinière du Pur-Sang, le forçant automatiquement à s'arrêter, sans prévenir l'autre cavalier. Après tout, c'était maintenant qu'elle pouvait découvrir ses qualités en tant que guerrier, et pas après. « Ne faites pas de bruit. », murmurait-elle dans un souffle, tout en descendant lentement de son destrier, le laissant ici sans l'attacher. Dans tous les cas, il ne fuira pas, elle en était certaine. Discrètement, elle faisait quelques pas dans leur direction, les voix devenant de plus en plus distinctives. « V..vous allez nous tuer ? ». La sonorité aiguë et douce faisait comprendre à la commandante qu'il s'agissait d'une petite fille, alors qu'au fond d'elle, elle n'espérait qu'une chose, leur survie. « Dès qu'on arrivera, Nia s'en fera un plaisir. Eh, les gars.. ! Remplissez plus vite vos gourdes. », ordonnait un homme, qui obtenu très vite une réponse de la part d'un autre enfant « Elle n'oserait pas ! Ils vont venir nous chercher. Lexa va venir. ». Cette voix, elle aurait pu la reconnaître parmi des centaines. Elle serrait fermement son fourreau entre ses doigts, ayant totalement oublié la présence d'Aksha. « Votre petite Heda chérie doit être morte à l'heure qu'il est. », entendait-elle, surprise. Petite, petite.. Mh, elle ne pensait pas pouvoir être assimilée à un tel adjectif. Mais son étonnement fut multiplié par cent quand le petit garçon intervenait aussitôt, approuvé d'un simple « bien dit ! » par l'autre fillette. « Pas sans vous avoir tous descendu ! ». Le bruit du vent et des voix cessaient automatiquement dès lors que deux sonorités plus puissantes s'étaient faites entendre. Les deux enfants venaient de se faire gifler. Il n'en fallut pas plus à Lexa pour la pousser à intervenir, face aux dix guerriers présents ici.

« Qui est mort ? », demandait-elle spontanément en sortant des feuillages, sans poser son regard sur les enfants. « On », commençait-elle finalement en attrapant son couteau dans ses mains, puis le lançant dans la gorge du premier venu, continuant son avancée vers les ennemis qui brandissaient leurs armes devant elle. « Ne », le geste fut plus puissant que le premier, puisqu'elle venait tout simplement de se jeter sur un homme à part, frappant violemment dans sa gorge avec l'aide de son sabre. « Touche pas », rajoutait la brune en s'avançant dangereusement en direction des hommes de la Nation des Glaces. « Aux enfants. », finissait-elle enfin, fixant les huit autres guerriers. Déjà blessée, elle manquait légèrement de capacités, alors elle espérait au fond d'elle que Aksha l'accompagne dans ce combat. La férocité qui vibrait dans le timbre de sa voix faisait parfaitement comprendre aux ennemis qu'ils étaient fichus, surtout si le brun décidait de se joindre à elle dans ce combat. Ce n'était pas le moment de lui faire - de nouveau - une mauvaise impression.

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La violence des combats pouvaient amener certains natifs à ne pas y participer, ceux-ci trouvant alors d'autres occupations. Pourtant, la plus part d'entre-eux manipulaient l'épée comme jamais. Aujourd'hui, la preuve était encore une fois présente, puisque l'un des guerriers venait de pousser un hurlement de douleur, qui avait fait s'envoler les oiseaux dans les environs. Aksha venait effectivement de sauver la vie de sa Heda, se retrouvant finalement blessé lui aussi. La haine contrôlait désormais son corps, alors qu'il frappait un cadavre sans vie, au même moment où Titus arrivait avec d'autres membres de la garde. Ces idiots arrivaient trop tard, et peut-être que s'ils avaient été présents plus tôt, ni Lexa ni Aksha n'auraient été blessés. « Aksha arrête, il est mort ! », s'exprimait le chauve, sous le regard étonné de la jeune femme, qui analysait la scène qui se déroulait sous ses yeux. « Je… Je vois plus rien... », annonçait alors le guerrier. Alors que Titus s'assurait de l'état de son Heda, celle-ci fixait l'homme, se rendant donc compte qu'il fallait agir vite. Quant-à elle, ne voulant pas paraître faible devant ses guerriers, elle repoussait son Fleimkepa, lui disant qu'elle était au mieux de sa forme. Ce dernier décidait de la croire, n'ayant visiblement pas remarqué que le tissu autour de sa cuisse était trempée de son sang. Mais elle n'était certainement pas le cas le plus urgent. Après chaque fin de combat, elle aimait s'assurer de l'état de ses guerriers, alors elle fit un signe de main à son guérisseurs et lui désignait Aksha. Voyant le groupe d'enfants repartir en bonne compagnie, la commandante adressait un sourire au plus prometteur de ses novices, se voulant donc rassurante, comme pour lui dire qu'elle allait bien. Seulement, au fond d'elle, c'était déjà l'anarchie. Son envie irrésistible de trancher les têtes de ses ennemis – surtout de Nia – perdurait dans sa tête. Jamais Lexa n'avait ressenti une envie de vengeance aussi forte. Jus drein, jus draun. Elle n'avait pas perdu des guerriers pour rien aujourd'hui, et il était certain qu'elle déclarerait haut et fort – sûrement en fin de journée lorsqu'elle sera rentrée à Polis -, que le clan des glaces serait banni de la Coalition, pour cause de trahison. Étant respectée par son peuple, celui-ci ne pouvant plus se permettre de douter de ses décisions depuis le Mount Weather – où elle avait clairement trahi le Peuple du Ciel, et surtout Carke -, la brune était certaine que sa décision ne serait pas contestée. Les douzes clans n'en deviendraient plus que onze. C'était devenu un choix des plus importants, et nécessaire afin d'éviter de nouvelles attaques au sein de Polis même.

Soudain, la brune revenait à la réalité, lorsqu'elle posait son regard sur son sauveur – déjà deux fois dans la même journée, ce n'était pas normal ! -. Il paraissait vraiment en mauvais état, il fallait donc agir vite. En tant que commandant, elle n'hésitait pas à se jeter sur l'homme allongé par terre, puis lui maintenait fermement la tête pour l'empêcher de bouger, ignorant la douleur constante et le sang liquide qui émanaient de sa blessure. Seulement, le soigneur réfléchissait trop, à croire que la vision de ce guerrier était plus important que sa vie. Car oui, s'il lui enlevait mal le morceau de bracelet de l’œil, il risquait de le rendre aveugle de ce côté là. Lexa lui donnait alors un coup de coude, lui ordonnant finalement de maintenir à sa place la tête d'Aksha, ce qu'il fit sans broncher. La brune attrapait son couteau, tout en maintenant l’œil ouvert du guerrier, avant d'y faire glisser la pointe de sa lame afin d'y arracher le métal présent, veillant à ne pas planter son couteau dans son œil. Pour quelqu'un qui n'avait encore jamais fait cela, elle s'en était bien sortie ! Du moins, elle avait juste réussi à ne pas transpercer l’œil du guerrier de sa lame, fort heureusement. Les pleurs d'une petite fille raisonnèrent dans son oreille, alors qu'elle n'y faisait pas vraiment attention. Elle restait persuadée que c'était dû à ce qu'ils venaient de vivre. Faisant signe au guérisseur de soigner l’œil endommagé de l'homme, la brune se levait puis partait fouiller les cadavres. Ce n'était pas quelque chose qu'elle avait pour habitude de faire, sauf que cette fois-ci, c'était bien pour Aksha qu'elle agissait, et non l'inverse. Elle le lui devait. Après avoir trouvé une fiole, elle humait son contenu afin de s'assurer qu'il s'agissait de ce qu'elle cherchait. Pour la première fois – puisque un Heda ne pouvait pas se permettre un tel débordement -, la brune laissait un tel liquide glisser dans sa bouche, le long de sa trachée, ce qui la faisait grimacer. Il la brûlait vraiment, mais sur le coup, elle avait eu besoin de cela, à croire qu'il pouvait l'aider à oublier sa propre douleur qu'avait réveillé un des ennemis, seulement ça ne servait pas à grand-chose. Lexa retournait donc vers son sauveur, puis s'agenouillait à côté de lui, en glissant délicatement sa main dans ses cheveux.

« Aksha, vous me reconnaissez ? C'est Lexa. Buvez. Cela vous fera du bien. », murmurait-elle doucement, faisant glisser le goulot de la fiole sur les lèvres de son guerrier, tout en continuant de caresser ses cheveux. Ce n'était pas vraiment un geste affectif, mais plus un qui était là pour le rassurer, le réconforter. Cet homme méritait l'attention de son commandant, et il l'avait, sous les regards presque jaloux de certains guerriers, et celui surpris du guérisseur. « Concentrez-vous sur ma voix, oubliez la douleur. Ça va aller. Je suis avec vous, et je ne vous laisserais pas tomber. Je vais vous ramener sain et sauf chez vous, vous m'entendez ? », insistait la native, tandis que le guérisseur plantait finalement ses doigts dans l’œil de Aksha, pour y retirer de minuscules petits bouts de métal qui s'était détachés du morceau enlevé par Heda. L'homme souffrait, et cela se voyait. Lexa ordonnait donc au soigneur d'agir plus vite, alors qu'elle attrapait la main de Aksha. De ses doigts fins, elle venait lui serrer, lui rappelant donc sa présence à ses côtés. Être le commandant ce n'était pas seulement hurler des ordres à longueur de journée, ou se battre, ne pensant qu'à la survie de son peuple. C'était aussi s'assurer de l'état de ses hommes après une telle bataille, et rester auprès d'eux pour les soutenir. « Merci. », finissait-elle à avouer dans un sifflement distinctif de la gêne qu'elle ressentait. La brune n'était pas vraiment habituée à remercier quelqu'un qui l'avait sauvé, puisque c'était leur travail. Mais dans le cas de Aksha, il avait ramassé pour elle, alors qu'elle avait refusé qu'il fasse parti de sa garde rapprochée. Finalement, il avait le cran nécessaire, et surtout… Surtout, il méritait sa place bien plus que quiconque. Sans lui, Lexa ne serait certainement plus de ce monde, et n'aurait donc pas la chance de voir son peuple en paix totale. Ni même de retrouver Wanheda. Car oui, s'assurer de l'état de la blonde était l'une de ses principales causes en ce moment, si on oubliait Nia. La survie de Clarke était ce pour quoi elle se battrait sans hésiter, et ça, elle l'avait remarqué plusieurs heures après avoir fuit le Mount Weather, quelques semaines auparavant.

Le guérisseur posait une algue sur l’œil du jeune homme, avant de le faire se relever avec l'aide de Lexa, qui le forçait à passer l'un de ses bras autour de ses épaules. Elle voulait l'aider à marcher, surtout que après avoir ressenti une douleur aussi forte, les étourdissements étaient fréquents. Seulement, après un seul pas de fait, elle sentit son sang couler encore plus sur le tissu qui entourait sa blessure, ce qui la poussait à serrer discrètement les dents, pour retenir un gémissement de douleur. « Je vous ramène à Polis, et on vous soigne comme il faut, c'est compris ? Tenez le coup. Si ce n'est pas pour moi, faites le pour vous. Ou pour votre fille. », il était vrai que Lexa ne connaissait rien de cet homme, hormis le fait qu'il avait une enfant, à moins que celle-ci ne fasse plus partie de ce monde, puisqu'il s'était proposé en tant que guerrier de la garde de Heda. Enfin bref, il fallait vite le ramener à Polis, avant que son œil ne s'infecte, sinon ils ne pourraient plus grand-chose pour lui. Tout comme elle. Lexa avait beau faire comme si tout allait bien – faisant donc très attention à ne pas boiter -, elle avait besoin de se faire soigner, et cesser d'être aussi têtue. Elle tenait fermement Aksha jusqu'au deuxième cheval qu'ils croisèrent – le sien refusant d'être monté par qui que ce soit d'autre qu'elle -, et lui demandait d'une voix étonnement agréable : « vous avez besoin d'aide pour grimper ? ». Quand l'état du brun serait positif, et qu'ils seront à Polis, la brune s'était décidée à convoquer une assemblée, composée étonnement des jeunes nightbloods, pour leur présenter du mieux qu'il soit leur deuxième sauveur. Assemblée qui assisterait non seulement à la fin de la coalition entre les Azgedas et les onze autres clans, mais aussi à la récompense que méritait amplement un guerrier aussi digne que l'était Aksha. Ne lui laissant pas en placer une, afin de pouvoir le rassurer, la jeune guerrière reprenait une nouvelle fois la parole. « Dites-moi le prénom de votre fille, je me débrouillerais pour vous l'amener dès notre arrivée, cela vous convient ? », rajoutait Lexa en offrant un sourire agréable au blessé qu'elle tenait toujours aussi fermement. La brune ne se doutait absolument pas que l'enfant dont elle parlait était en réalité l'une de ses petites favorites chez les nightbloods.

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La garde de Heda lui devait loyauté, respect, protection et entraide, ce que tous les guerriers effectuaient sans rechignés Après tout, s'ils n'étaient pas d'accord avec ces principes, ils ne se seraient jamais engagés auprès de leur Commandant. Enfin bref, par respect, la brune s'était décidée d'agir pareillement avec ses guerriers. Certes, pendant le combat, si elle apercevait que essayer de sauver l'un des siens mettait son Peuple entier en danger, ou plusieurs vies, elle préférait abandonner ce soldat. Mais encore une fois, ces hommes étaient prévenus, et savaient parfaitement dans quoi ils s'étaient engagés. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles Lexa avait abandonné Aksha au milieu de Polis quelques heures auparavant. Revenir sur ses pas pour le sauver était une vraie mission suicidaire, et l'empêcherait donc de sauver les nightbloods. Par chance, il était resté en vie, et l'avait quant-à lui sauver deux fois. Sa loyauté ainsi que son respect de Heda, la poussait donc à veiller sur l'état de son guerrier. Il le méritait. D'autant plus que désormais, elle savait les enfants en sécurité, auprès de ses meilleurs gardes, alors elle pouvait se permettre de rester avec le blessé. « M..Ma fille ? », l'avait-elle entendu dire, tandis qu'elle préparait le cheval pour le grimper, visiblement effrayé par le combat qu'il venait d'avoir eu lieu. Après un sifflement, qui l'empêchait donc d'entendre « Nou wich em op » de la part de Aksha, la brune se tournait en direction de la forêt et admirait son destrier arriver en courant. Au moins, il était vivant, ce qui était une excellente nouvelle ! Si elle avait entendu les paroles du blessé, elle se serait certainement figée sur place, et ne lui aurait plus accordé la moindre importance, puisque les mots de cet homme montrait bien qu'il ne faisait pas confiance à sa commandante, donc qu'il n'acceptait ni ses lois, ni ses décisions. Et depuis le Mount Weather, les seules personnes qui doutaient d'elle n'étaient autre que les Natifs de la Nation des Glaces. « Elle aurait tellement mal de me voir ainsi... », confirmait le brun derrière la guerrière, qui lui fit alors signe d'approcher, tandis qu'il s'était éloigné d'elle dès qu'elle lui avait parlé de sa fille. Lexa comprenait parfaitement le fait que la petite-fille souffrirait à l'idée de voir son père ainsi, ce qu'elle ne souhaitait d'ailleurs à personne. En tout cas, elle venait d'avoir la confirmation que l'enfant de Aksha était bel et bien vivant. « Vous n'avez pas de besoin d'aller la chercher pour moi, elle viendra à moi au moment venu. ». Lexa ne se rendait pas compte qu'il faisait tout pour lui cacher l'identité de l'enfant, puisqu'elle n'imaginait pas quelqu'un être capable de le faire. Que pouvait-il obtenir en agissant de la sorte ? Enfin, si elle connaissait la vie du brun face à elle, il en serait tout autre. La Commandante aidait le guerrier à grimper sur le cheval qui lui était inconnu – il devait appartenir à l'un des membres de la Nation des Glaces -, puis elle montait à son tour sur le même animal, juste devant Aksha. Être si proche d'un homme – mais surtout d'un inconnu - la dérangeait habituellement, surtout qu'il venait de poser sa tête contre son dos et ses mains sur ses hanches. Seulement, il s'agissait là de Aksha, un homme blessé, alors elle y faisait abstraction, se concentrant de guider le cheval, tout en tenant fermement la corde que ses ennemis avaient dû lui attacher autour de la bouche. Après un regard en arrière, elle fut rassurée de découvrir que son habituel destrier les suivait à la même allure. Elle regardait quelques secondes le guerrier afin de s'assurer de son état, puis se concentrait de nouveau sur le chemin qui se dressait devant eux. Le silence était presque agréable, puisque seul le bruit des sabots des deux bêtes raisonnèrent dans ses oreilles. Lexa pouvait donc se lancer dans une longue réflexion propre à elle-même, essayant de se souvenir des propos du jeune brun. Malgré ce qu'il voulait, la jeune femme voulait vraiment l'aider à revoir le plus vite possible sa fille, seulement.. Elle comptait accepter la demande du guerrier, et lui offrir donc une 'promotion'. Mais dans la garde, si plus personne n'avait d'enfant, c'était bien pour ne pas leur inculquer de la souffrance, et un manque constant. Les guerriers rapprochés de Heda n'étaient que rarement chez eux, et risquaient continuellement leur vie au combat. Les morts étaient tellement présentes qu'avoir une famille était devenue interdit, ce qui était bien dû aux causes précédentes, mais aussi au problème récurent : trop d'enfants devenus orphelins.

De son propre chef, la brune décidait à chaque fois de faire accélérer la bête, jugeant nécessaire d'arriver vite à Polis afin que Aksha puisse recevoir les meilleurs soins possibles. En même temps, il ne venait pas d'être traité correctement, mais juste le strict minimum pour pouvoir tenir le temps de la route. Et s'il développait quelque chose d'autre par dessus ? Lexa ne comptait clairement pas laisser cela arriver ! Si jamais cet homme venait à mourir, elle aurait beaucoup de mal à se pardonner de ne pas avoir agis assez rapidement pour le sauver, alors que lui n'avait pas hésité à la sauver elle. C'était donc pour cette raison qu'elle faisait abstraction de sa blessure, qui saignait un peu plus à chacune des secousses. Au fond d'elle, la jeune commandante avait envie de se laisser submerger par la douleur, voir même de fondre en larme, mais elle ne pouvait pas se le permettre – jamais ! -. Son expression faciale restait froide comme la glace, son regard fixé droit devant elle afin de ne laisser paraître aucune douleur, et sa mâchoire était serrée pour empêcher le moindre hurlement de s'échapper. L'animal courait tellement vite que le blessé et Lexa venait de rejoindre le groupe d'enfants ainsi que Titus et d'autres guerriers, qui se trouvaient juste devant eux. La brune n'avait pas le temps de s'arrêter, et fonçait droit en direction des murs de leur ville. Mais alors qu'elle faisait accélérer le cheval une nouvelle fois, la prise qu'avait Aksha sur sa taille se desserrait lentement, jusqu'à disparaître totalement, faisant s'inquiéter la jeune commandante. Après avoir tiré violemment sur la corde qui servait de rênes, la brune se retournait tandis que le destrier s'arrêtait automatiquement, donnant l'occasion à Aksha de descendre de l'animal.


« TITUS, LEXA EST BLESSÉE !!! », entendait-elle, alors qu'elle descendait lentement du cheval, pour venir en aide au brun. Sa course fut stoppée par le chauve, qui apparaissait donc derrière le blessé. Toutes les personnes présentes dans le coin venaient de cesser de marcher, s'inquiétant tous de la phrase écriée par le sauveur de la commandante. Les pleurs d'une fillette furent stoppés dès qu'elle entendit la voix grave de cet homme qu'elle connaissait – certainement rassurée qu'il soit en vie -, tandis que le souffle de beaucoup de guerriers – ainsi que Aden – se coupait. Le petit blondinet restait pourtant avec les autres nightbloods, pour ne pas montrer à ces derniers à quel point il tenait à Lexa, et à quel point c'était réciproque. La brune faisait grincer ses dents entre-elles, tandis qu'elle posait son regard sur le guerrier, qui venait de la dénoncer. « Ce n'est pas important. Rentrons vous soigner, Aksha. », s'exprimait-elle devant un Titus contre cette idée. Il se rapprochait d'elle et remarquait le sang, se décidant à appeler le soigneur pour qu'il s'occupe de leur Heda. Lexa était en rogne, voulant leur faire remarquer que ce n'était pas d'elle qu'ils devaient s'occuper. Titus lui faisait d'ailleurs remarquer que sa loyauté envers ses guerriers et son peuple la tuerait un jour, mais c'était cela, son rôle de Heda. La brune soupirait, laissant alors son guérisseur s'occuper temporairement de sa plaie, puisque comme pour Aksha, il ferait bien mieux à Polis, avec son matériel et ses produits naturels. « C'est malin. Le temps que vous perdez à vous occuper de moi est du temps perdu à veiller sur l’œil de Aksha. », râlait-elle, en fixant justement son sauveur. « Titus, commencez à le ramener avec les enfants, on vous rejoint vite. », ce que le chauve opinait, posant ses deux mains sur les épaules du guerriers pour le forcer à remonter à cheval. « Aksha, si vous arrivez avant moi, laissez-vous soigner, et occupez-vous  des enfants. Mais seulement si vous vous sentez en état. Sinon, envoyez Titus s'en charger.», ordonnait-elle au brun avant de se concentrer sur les conseils que lui murmurait le soigneur, tout en s'asseyant au sol. Sa plaie était encore plus profonde qu'elle ne pensait. Sa vision aurait pu la dégoûter si elle n'était pas autant habituée à la vue du sang. Au lieu de cela, elle attrapait la fiole d'alcool accrochée autour de sa taille, et la vidait sur sa blessure suite au conseil du guérisseur. En agissant ainsi, elle manquait de peu de se faire crier de douleur, seulement elle arrivait à se retenir, donnant seulement un  puissant coup de poing dans la terre. « Jok ! » (putain!), lâchait la brune, surprise tout de même pas la douleur. Elle préférait laisser le soigneur agir seul, et fixer droit devant elle, pensant que cela l'aiderait à calmer son calme, et oublier la douleur.

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yu gonplei ste odon

La Reine Nia se déplaçait rarement pour ce genre de guérilla, prétextant devoir garder le royaume pendant que ses meilleurs combattants affronteraient ses ennemis. C'était pour cette raison que Lexa n'avait pas été étonnée en découvrant qu'elle n'était pas venue à Polis, puisqu'elle laissait faire le sale travail aux autres. Persuadée qu'elle ne viendrait pas, personne ne s'était lancé à sa recherche, et ne comptait pas le faire, puisque leur Commandante ne leur en avait pas donné l'ordre. Chacun entourait donc les enfants, tandis que d'autres guerriers étaient restés auprès de la brune, qui subissait toujours les soins préventifs du guérisseur. Une fois que celui-ci terminait sa lourde tâche, Lexa se levait spontanément, cherchant du regard sa monture, celle avec laquelle elle était venue ici, dans cette forêt. La trouvant pus loin en train de se rassasier à l'herbe fraîche, la brunette s'apprêtait à le grimper quand elle fut interrompu par des cris qui s'approchèrent d'elle et de son destrier. Ce dernier, détestant la compagnie d'autres personnes que Lexa – et dans le passé Costia -, fuyait en courant quelques mètres plus loin. « Heda, donnez-nous l'ordre de la tuer ! », entendait-elle, alors que cette même personne s'approchait d'elle comme une furie, ce qui la poussait à se demander de qu'il pouvait parler. La guerrière se retournait face à son interlocuteur, et fut étonnée de voir non seulement Aksha, mais aussi l'homme qui l'avait élevé, qui prenait vite la parole. « Aksha tu sais à qui tu parles là ! ». Le chauve cherchait à la défendre, alors qu'elle n'était que le témoin de cette drôle de scène. Depuis quand quelqu'un se permettait-il d'ordonner voire conseiller quelque chose à la brunette, d'une telle manière qui plus est. Seul Titus avait un tel mérite, et encore, cela se passait seulement en privé. « Écoute-moi Aksha... Ce n'est pas si simple. On ne sait pas combien ils sont. » Encore une fois, le Feimkepa avait jugé bon de déduire cela, ne laissant toujours pas Lexa intervenir, alors qu'elle venait de comprendre que la Reine était dans le coin. La brune comptait certes tuer Nia, mais cela serait de ses propres mains, et pas dans de telles conditions. Pas lorsque la coalition tenait toujours ! D'ailleurs, plus elle réfléchissait, et plus elle commençait à se persuader que rompre le lien entre la Nation des Glaces et les onze autres clans était une mauvaise idée. Le problème, c'était Nia et ses sbires, non pas ce peuple entier. Alors même si cette femme avait failli tuer les nightbloods – ainsi que elle par la même occasion – Lexa ne donnerait pas l'ordre de la tuer. « Je vous ai pas causé à vous ! Cette vieille chouette ne mérite que la mort ! », entendait-elle à nouveau sortir de la bouche du brun, sous son regard étonné. Malgré le fait qu'il lui avait sauvé la vie deux fois, il commençait réellement à l'agacer. Connaissait-il le respect ?! Titus était plus haut gradé que lui, et Heda était sa commandante, comment pouvait-il lui parler ainsi sous les yeux de la femme ? Et comment avait-il pu remettre ses ordres en doute, en lui obligeant d'agir d'une telle manière ? Tout cela commençait réellement à enrager cette dernière, qui plutôt que d'agir arquait l'un de ses sourcils, continuant d'observer leur altercation. « Aksha, rentre avec les enfants ! MAINTENANT ! », finissait par dire le chauve, alors que Lexa ne voulait même plus qu'il s'en approche. Ils étaient ses protégés, ses novices, et ne laissait peu de monde sans approcher. Le brun venait de perdre la majorité des preuves qu'il avait donné à sa commandante. Cette dernière grimpait sur son cheval, afin de se rendre de nouveau à Polis.

Une fois arrivée, elle remarquait aussitôt le fait que Aksha tenait la main des enfants, et leur fit simplement signe de le lâcher, ce qu'ils s'exécutaient. Contrairement à ce que tout le monde voyait, en dehors des entraînements, la brune apportait joie à ces petits bouts, qui n'avaient plus de famille. Elle, mieux que personne, savait ce qu'était être un nightblood, et elle, mieux que personne, les conseillait parfaitement. La commandante fit signe à ses guerriers de conduire le brun auprès d'un guérisseur – et certainement plus le sien, puisqu'il travaillait pour Heda et ses successeurs -, pendant que de son côté, elle était montée dans sa chambre, suivit de près par Titus et son soigneur, afin que ce dernier lui prodigue les derniers soins nécessaires au rétablissement de sa paie. Elle ordonnait par ailleurs au chauve d'envoyer des gardes surveiller son sauveur, afin que dès que ses soins seraient terminés, il lui serait amené de force dans la salle de son trône. Elle demandait aussi la présence des Ambassadeurs, sans exception près. Le Fleimkepa filait rapidement, certainement pour chercher le guerrier en question, tandis que Lexa enfilait une tenue plus propre, et qui laissait paraître bien moins ses traces de combat. Manquer de respect à sa commandante, et tout particulièrement son Gardien de la Flamme, était regrettable pour celui dont les agissements n'étaient pas dans les normes. Aksha allait clairement en subir les conséquences. Sa longue cape rouge caressait le sol, envoyant balader la poussière dans l'air, tandis qu'elle poussait les doubles-portes qui la séparait de cette immense sale. La traversée de la pièce fut réalisée dans le silence, alors que son regard se posait sur Titus, ainsi que sur la guerrière Indra, qui se tenait souvent à ses côtés. La commandante se laissait tomber avec élégance dans son trône fait de bois, fixant amèrement la porte. Aksha ne s'imaginait même pas un seul instant à ce qui l'attendait là. Mais Lexa ne devait pas trop tarder, puisqu'elle devait aller ensuite au centre de Polis, vérifier l'état de la population, de son peuple. Elle cherchait toujours à bien agir, et restait donc persuader que ce qu'elle faisait serait le bon choix. Alors, quand les portes s'ouvrèrent à nouveau afin d'y laisser apparaître deux gardes qui tenaient fermement ce guerrier, la jeune femme se levait spontanément de son siège, le fixant d'un regard glacial. L'homme venait d'être agenouillé de force, poussant la native à l'observer attentivement. Une algue lui faisait office de pansement au niveau de son œil, prouvant donc qu'il avait bien été pris en charge. La brunette s'était questionnée sur tout le chemin, se demandant alors si Aksha avait cherché un mettre en place un coup monté, sachant pertinemment que si Lexa ordonnait soudainement l'exécution de la Reine, la coalition risquait d'être réduite à néant, et la guerre entre les Natifs reprendrait forme. Il était dès lors considéré comme un homme méfiant, c'était donc pour cette raison qu'il avait les mains liées par une corde.

« Cet homme, ici présent, de part sa loyauté envers son Heda, est dès lors nommé guerrier de ma garde rapprochée. », commençait la grounder, en descendant les marches une à une. Aksha méritait un tel grade, pour ça, la Commandante était sûre de son coup. « En revanche, en cherchant à trahir son peuple, et les lois que j'ai mis en place », continuait la jeune femme en s'approchant de lui, tout en sortant son couteau de son fourreau, persuadée que cet homme n'était pas nette. Pour le moment, elle ne lui faisait pas confiance. Elle ne faisait confiance à personne, à l'exception près de Titus et Indra. « Ainsi que suite à son manque de respect envers le Fleimkepa et son Heda, ce qui est totalement inadmissible. », intervenait Lexa une nouvelle fois en faisant glisser sa lame sur le haut du crâne de l'homme attaché. « Aksha se voit dans l'obligation de subir une semaine d'emprisonnement ferme, ainsi que l'interdiction formelle de s'approcher des nightbloods. », concluait donc la commandante avant de ranger son arme dans son fourreau et de retourner s'installer dans son trône. Certes, il lui avait sauvé la vie, mais son comportement répétitif et irrespectueux devait être puni. Lexa devait montrer à son peuple qu'elle n'était pas devenue trop gentille, et qu'elle était toujours dans la possibilité de diriger. C'était donc pour cette raison qu'elle s'exprimait à nouveau : « Lorsque les choses seront remises en l'ordre, et qu'un guerrier aussi digne ne me sera plus autant utile, le condamné ici présent, subira une nouvelle peine, pour ses crimes. Le prochain qui me manque de respect sera décapité dans la seconde. ». Lexa était folle de rage, et cela se ressentait au ton qu'elle avait pris. D'un signe de main, elle ordonnait à deux gardes de conduire Aksha dans une cellule, alors qu'elle fixait son nouveau guerrier droit dans les yeux. Il l'avait eu sa promotion, mais c'était sans compter sur le fait que désormais, il aurait énormément de mal à ce que sa Commandante lui fasse confiance – à l'exception des combats -, et encore. Dans un futur proche, s'il ne s'améliorera pas – lui et son ego sur dimensionné qui poussait Titus et la Heda à se faire de fausse idées -,  Lexa comptait mettre fin à ses jours.

PAR BROADSWORD.