J'aurai pas dû naître.

Et avant que vous ne me fassiez tout un topo en me disant "mais non Octavia, tu dramatises, la vie c'est pas plus mal, faut pas avoir des pensées comme ça" et bla et bla et bla, j'vous assure que c'est vrai. Je n'aurai réellement pas dû naître. La loi, sur l'Arche, interdit formellement ma naissance. Enfin, en réalité, elle interdit la naissance d'un deuxième enfant, et sans surprise pour vous, je suis bel et bien la numéro deux. Bellamy, de quelques années mon aîné, est mon frère. C'est lui qui a choisi mon prénom, d'ailleurs. En l'honneur de la sœur d'Augustus. Me demandez pas de vous expliquer ça, je sais pas. Tout ce que je peux vous dire, c'est que Bell et moi, on a toujours été très proches. Il savait que je tolérais mal le fait de devoir vivre constamment caché, alors, il faisait en sorte que, les fois où je sortais de ma trape, je m'amuse le plus possible. Je me sentais particulière, et putain, qu'est-ce que c'était étrange de me dire que des dizaines, des centaines de personnes étaient à l'extérieur, des gens de mon âge, mais que je n'avais pas le droit de les connaître. D'ailleurs, j'ai mis du temps avant de comprendre et d'accepter le fait que les Blake n'étaient pas les seuls habitants de l'endroit où l'on vivait. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas le droit de les voir, moi aussi. J'ai dû finir par me résigner vers mes 10 ans, je crois, quelques choses comme ça. Je bronchais un peu quand je devais m'enfouir sous le sol, mais je faisais de mon mieux pour être la plus obéissante possible. Le seul problème, ce fut la claustrophobie, en réalité. Vivre enfermé, c'est atrocement dur, faut le reconnaître. J'enviais les autres, même si je ne les connaissais pas. J'enviais n'importe qui. Je regrettais d'être née. Je regrettais d'avoir un frère. Je regrettais qu'il ai une sœur. Mais je ne pouvais rien dire, à mon plus grand damne.

Finalement, mes prières furent exaucés. Un soir, Bell, qui avait été promue garde, était revenu à la maison tout sourire, bien plus tôt qu'habituellement. Il m'expliqua rapidement qu'il ne voulait pas m'en parler avant, qu'il voulait être sûr de lui, mais que ce soir, j'allais sortir. Que ce soir, j'allais découvrir le monde extérieur à notre petit logement. Que j'allais côtoyer les personnes de mon âge. Que j'allais pouvoir voir la Terre, même si c'était de loin. D'ailleurs, ça n'a pas manqué. À peine étais-je sortie de chez nous, mon masque sur les yeux, que je me suis ruée vers la vitre la plus proche, observant l'étendue bleue et verte face à moi. Malheureusement, Bellamy était particulièrement prudent, et il me tira vite vers la soirée, soirée qui ne se passa pas réellement comme prévue. Si, au début, je m'amusais comme une folle, découvrant les visages des autres jeunes de l'Arche, ça tourna vite au vinaigre. Un contrôle inattendu, des gardes de partout, Bell qui essaye de me tirer de là, et rapidement je me retrouve enfermée, j'apprend que ma mère a été exécuté et que je le serais à mon tour à mes dix huit ans. J'avais seulement seize ans, et je me retrouvais à nouveau piégée. La seule différence, désormais, était que je ne vivais plus sous le sol, ni caché. Les gens connaissaient mon existence. Les gens savaient que, dans la prison de l'Arche résidait Octavia Blake, sœur de Bellamy Blake, enfant clandestine et hors la loi. Et, au final, je ne sais pas si cette situation me ravit ou non. Après tout, désormais, il ne me restait que deux ans à vivre. Je ne pouvais plus voir mon frère, ma mère n'était plus de ce monde, et je n'avais côtoyé d'autres personnes que durant quelques minutes à peine. Non, la seule chose qui me faisait sourire, c'était le hublot de ma cellule, celui qui me permettait de voir la Terre.

La Terre, je me surpris à en rêver. Je me retrouvais là-bas, libre, enfin. Je pouvais vivre, respirer, je pouvais parler à des gens, et qu'est-ce que c'était beau. La nature, le soleil, la vue de l'Arche dans le ciel, lointain. Les étoiles. Les étoiles. La Terre fut la seule chose à laquelle je me raccrochais, à partir de ce jour. Je m'imaginais pouvoir sortir de ma cellule et rejoindre cette étendue de liberté. Je m'imaginais réussir à fuir et vivre, enfin. Tout ça n'était que fantaisie, mais je continuais d'espérer. Puis la fantaisie est devenue réalité, et avant même que je n'ai compris ce qu'il se passait, moi, ainsi que cents autres prisonniers nous retrouvions propulsés sur Terre à bord d'un vaisseau. La chute fut rude, et le temps que je m'en remette, une voix que je connaissais bien avait surgit au milieu du trouble. Bellamy.  Bellamy était là. J'allais retrouver mon frère. Enfin.


Il s'en est passé des choses, depuis notre arrivée sur Terre. Outre une brève amourette avec le premier garçon qui a daigné poser ses yeux sur moi, j'ai également décidé de prendre mon indépendance, de ne pas réagir aux ordres de mon frère. J'ai fais la rencontre de gens formidables. On a découvert que la Terre était encore habité, que ça soit par des humains, tels que nous, mais également par des animaux tout ce qu'il y a de plus étrange. Je crois que j'ai entendu Clarke Griffin, une fois, dire que c'était des dinosaures. Indra, elle, les appelle des Mordeurs. Mais peu importe, ce qu'il faut retenir, c'est qu'ils sont dangereux. J'ai également quitté le groupe avec lequel je suis arrivé, restant avec Indra, mais également, et surtout, avec Lincoln. Désormais, je suis celui-ci, c'est mieux ainsi.